vendredi 25 mai 2012

Un regard nouveau va entrer à l'Assemblée

Est-il normal que les Français qui ont fait le choix de vivre à l'étranger soit représentés à l'Assemblée Nationale ? La question s'est posée au moment du débat sur la réforme de la constitution française de juillet 2008.

Quatre ans plus tard, nous sommes en pleine campagne électorale, et les Français de l'étranger sont sur le point d'élire onze nouveaux députés. Habitant Dublin, je suis un électeur de la troisième circonscription des Français établis hors de France qui recouvre toute l'Europe du Nord, de l'Irlande et l'Islande à l'ouest jusqu'aux pays baltes et la Finlande à l'est.

Vus les candidats en lice dans ma circonscription, je pense que le parcours de beaucoup d'entre eux justifie a posteriori, et à lui seul, la création de ces onze circonscriptions. Je ne parle pas des programmes eux-mêmes (il y a de tout, du bon et du moins bon, comme à l'échelle nationale), mais bien des individus et de leurs expériences.

Un des principaux reproches que je fais à la politique en général, et aux débats français en particulier, est de ne regarder que vers l'intérieur, et de ne s'ouvrir que trop rarement et de façon trop superficielle. C'est notamment le cas avec la mode des "modèles" successifs (suédois, irlandais, allemand) qui ne sont jamais étudiés en profondeur.

Quiconque a beaucoup voyagé ou, encore mieux, vécu à l'étranger sait pourtant que l'expérience est très enrichissante, qu'ouverture sur l'autre ne veut pas dire négation de soi, et qu'au contraire la pluralité des épreuves et des pratiques permet de progresser.

Il est donc réjouissant de se dire qu'un parcours personnel un peu à part du député "de base" va probablement faire son entrée au Palais Bourbon.

Au choix, nous avons par exemple un normalien agrégé de philosophie travaillant à Londres pour la Banque Européenne de Reconstruction (Gaspard Koenig), une franco-canadienne ayant l'expérience du Parlement britannique auprès d’un député travailliste (Axelle Lemaire), une chef d'entreprise passée par le monde de la recherche (Emmanuelle Savarit), mais aussi vingt ans d'expérience de vie à l'étranger, au Japon puis au Royaume-Uni (Yannick Naud) ou encore une personne qui s'est montrée prête à se battre pour le pays, aussi bien en termes d'obtention de sa naturalisation que d'engagement dans les forces armées (Will Mael Nyamat).

Peut-on nier que de telles expériences, outre les programmes que chaque candidat défend, ne peuvent qu'être bénéfiques au débat parlementaire ? Leur parcours respectif les rend nécessairement porteur d'un message différent, habituellement peu entendu.

Bonne chance à tous les candidats, et vive la démocratie ! :)

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